La transformation de l’offre dans les établissements médico-sociaux résulte d’une réflexion pour améliorer la qualité de vie des personnes accompagnées.

Le pôle de Dannemarie s’est lancé dans cet important projet en 2019. A l’époque, la réflexion est portée par le Président Serge MOSER de l’APAEI et son directeur Philippe BRANDENBURGER. Ils savent que pour réussir, il faudra obtenir l’adhésion des salariés. Avec cette question en filigrane, comment peut-on être utile pour améliorer la qualité de vie des personnes ?

Le projet de transformation de l’offre est élaboré, puis présenté au directeur général de l’époque de l’APBA Gildas LE SCOUEZEC, qui souhaite le voir évoluer en expérimentation APBA à l’aune de la fusion.

La mise en œuvre demande du temps, de la réflexion aussi. Quand une méthode ne fonctionne pas, il faut en essayer une autre. L’idée est d’aboutir à la modélisation d’un concept qui sera ensuite utile aux collègues.

Accompagner aux changements

En parallèle à ces changements, une coordination de parcours a été mise en place pour répondre aux situations complexes, lorsque la personne se trouve sans solution ou en risque de rupture de parcours. Le coordonnateur de parcours l’accompagne ainsi que ses proches. A l’aide d’outils dédiés, il va faire émerger les attentes et le projet de vie de la personne. Il négociera ensuite avec les opérateurs des prestations répondant aux besoins des personnes en privilégiant le droit commun.

Le Pôle de Dannemarie a un objectif clair, un rôle social sur son bassin de vie : contribuer à diminuer le nombre de personnes sans solution. Pour cela, l’accueil séquentiel (ou à temps partiel) est développé dans ses établissements, à commencer par le SAJ, puis l’IME et l’ESAT. Désormais, chaque usager vient un jour de moins par semaine. Pour autant ils ne vont pas passer cette journée chez eux, ils iront à Dannemarie mais ce n’est pas l’équipe du SAJ qui les prendra en charge mais une structure du droit commun qui les accompagnera sur une offre de loisirs. Au final, le SAJ accueille 25% de personnes en plus.

L’IME transformé en dispositif

Avant de mettre en place la transformation de l’offre, l’enfant accueilli à l’IME bénéficiait d’un accompagnement pédagogique et éducatif lié au groupe de référence. « Aujourd’hui on a modifié cette organisation en tenant davantage compte des besoins d’apprentissage des enfants » dit Sybille BERGER, directrice adjointe. L’organisation ne se fait plus par groupe d’âge mais bien selon les besoins et capacités. Pour ce faire, les besoins de l’enfant ont été identifiés grâce à des outils et des grilles d’évaluation. « L’autodétermination s’est en même temps développée et les enfants ont progressé », constate la directrice adjointe.

Désormais, l’IME se décloisonne, la même équipe peut également accueillir des enfants scolarisés en milieu ordinaire. Mobile, elle peut aussi intervenir sur les lieux de vie des enfants.

La transformation de l’offre permet de proposer des prestations qui répondent mieux aux attentes et besoins de la personne. Le salarié, quant à lui, va développer son expertise sur des prestations bien identifiées. Il passera plus de temps dans l’apprentissage que dans l’occupationnel. « Il en ressort un renforcement de l’image positive de notre travail, car notre technicité est plus importante » souligne Philippe BRANDENBURGER.

Au final, le bénéfice est double car le changement de pratique permet de conjuguer intérêt pour la personne accompagnée et intérêt pour le professionnel.

La transformation de l’offre est un processus long. Aujourd’hui encore, le pôle de Dannemarie procède à des réajustements réguliers.

« Nous continuons à mettre en œuvre ces transformations, en mettant en œuvre ce que nous pensons être nos six atouts : mieux faire émerger les attentes des personnes et de leurs proches, banaliser l’accueil séquentiel couplé à une offre de droit commun, nous organiser en groupes iso-besoins, proposer un catalogue de prestations basé sur la demande et fonctionner en dispositif  sur DANNEMARIE ! »