

L’ESAT de Sélestat se développe et proposera dans les mois à venir une nouvelle prestation : une conserverie. Il s’agit d’un service de transformation à façon à destination des producteurs locaux en centre Alsace.
Ce projet, initié par le PETR (Pôle d’Équilibre Territorial et Rural) d’Alsace centrale répond à un besoin identifié auprès des producteurs de fruits et légumes du centre Alsace : la gestion de leurs invendus.
Stéphanie Grosjean, chargée de mission à l’ESAT de Sélestat précise que « le projet de conserverie portera sur des produits pasteurisés, cuits à moins de 100°C. Nous proposerons des tartinades, pickles, chutneys et confitures. »
Ce projet présente plusieurs avantages : il réduit le gaspillage alimentaire, valorise les produits, et permet aux travailleurs de se former tout en acquérant de nouvelles compétences. De plus, les producteurs participants, situés à moins de 40 km de l’ESAT, contribuent à un modèle écologique.
Comment ça marche ?
Le principe est simple : les producteurs locaux apportent leurs invendus, qui sont ensuite transformés et conditionnés par les travailleurs de l’ESAT. Les produits sont ensuite récupérés par les producteurs qui les commercialisent via leurs propres canaux de distribution.
Ce modèle “gagnant-gagnant” permet aux producteurs d’obtenir un revenu complémentaire, tandis que les travailleurs développent des compétences favorisant leur insertion professionnelle.
Une quarantaine de producteurs se disent intéressés par le projet. Pour le mettre en place, l’ESAT de Sélestat bénéficie du soutien de la Conserverie Locale de Metz, qui a assuré la formation des encadrants et des travailleurs. La création d’une conserverie nécessite le respect de normes strictes au sein du laboratoire afin d’assurer la qualité des produits tout en garantissant la sécurité.
Proposer un éventail de recettes
Stéphanie Grosjean a sollicité des chefs cuisiniers des ESAT de l’APBA ainsi que l’IMPRO et des partenaires locaux, pour imaginer et créer des recettes. « Chaque recette a une histoire qui seront répertoriées dans un catalogue. Le producteur n’aura qu’à choisir celle qui lui convient, et nous nous chargerons de la fabrication dans notre conserverie. »
200 000 euros d’investissement
La création d’un laboratoire de 50 m² représente un investissement de 200 000 €. Plusieurs partenaires soutiennent déjà ce projet : Ag2R La Mondiale, le SMICTOM d’Alsace Centrale, le Fonds de dotation de la Caisse d’Epargne, ainsi que l’État via le FNADT. À ce jour, 40 % du montant a déjà été réuni.
Pour compléter le financement, d’autres partenaires, publics et privés, ont été sollicités. De plus, une campagne participative sera lancée fin octobre sur la plateforme Okoté, spécialisée dans les projets engagés en Alsace.
Le laboratoire sera opérationnel au 1er trimestre 2025.
Et demain…
Si dans un premier temps, la transformation se fait à façon pour les producteurs, c’est-à-dire que leurs produits seront fabriqués sous leur propre marque et vendus directement sur leurs points de vente, à partir de la deuxième année, l’ESAT de Sélestat envisage de lancer sa propre marque, qui sera commercialisée sur d’autres circuits de distribution.